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Pas Intelligent
12 janvier 2017

Le tabou du viol dans les airs

"Viens t'allonger sur mes genoux." C'est par cette phrase salace que le voisin d'avion de Dana T. l'a réveillée, lors d'un vol long-courrier d'United Airlines entre New York et Francfort, en mai dernier, rapporte le site Slate. Dana raconte : "J'étais à moitié endormie et je ne voulais vraiment pas qu'on me dérange. Je lui ai juste lancé un regard noir et je lui ai baragouiné 'euh, non'. J'ai pensé que c'était un mec chelou." Sauf que l'homme insiste et la réveille plusieurs fois. Jusqu'à ce moment, alors que l'avion est au-dessus de l'Océan Atlantique et que toutes les lumières sont éteintes, où il lui attrape le sein gauche et lui pince le téton à travers le t-shirt. Réveillée en sursaut, Dana T. se raidit, quitte son siège, et se précipite dans l'allée centrale, vers le personnel de bord, expliquant : "cet homme me touche". L'hôtesse lui demande alors de retourner s'asseoir, mais elle refuse, et demande à changer de place. Elle est installée, apeurée, en classe affaires, tandis qu'un steward va "crier" sur l'homme, qui admet "un accident". Quand Dana T. interroge le personnel naviguant sur ce qu'il compte faire, il l'ignore, sauf une hôtesse qui prend l'homme en photo sur son portable. A l'atterrissage, tous les passagers débarquent, l'homme comme tous les témoins potentiels. L'équipage, visiblement peu à l'aise avec la situation, n'a pas contacté le personnel au sol pour le faire arrêter. L'histoire de Dana T. est loin d'être le seul cas d'agression sexuelle à 35.000 pieds. Dans sa longue enquête, Slate mentionne plusieurs histoires comparables. L'an dernier, 170 agressions de ce type auraient été recensées par le FBI (les statistiques pour la France ne précisent pas le lieu de l'agression). Sauf que les cas pourraient être bien plus nombreux, puisque le personnel de bord n'avertit pas toujours les autorités au sol et les victimes ne portent pas toujours plainte. Au-delà de la prise en charge des victimes, qu'il convient de régler, la formation du personnel naviguant pose aussi question. Sur la question spécifique des agressions sexuelles, Sara Nelson, présidente de l'AFA, principal syndicat américain représentant les hôtesses et stewards, précise à Slate : "Nous avons des protocoles généraux pour les agressions en vol, mais il y a très peu de formations et de protocoles." En cas d'agression sur un vol, il appartient au personnel de bord d'informer les pilotes, les seuls à bord ayant le droit de communiquer avec le sol, qui décideront à leur tour si l'incident mérite (ou non) un signalement. Il faut alors jongler avec les autorités locales. Sara Nelson poursuit : "Dans la plupart des cas, il faut que les forces de l'ordre soient présentes à la descente de l'avion. Mais nous n'avons aucune directive standard. Est-ce qu'il faut changer les individus de place ? Et qui ? Est-ce qu'il faut demander à un autre passager de surveiller l'agresseur présumé ? Est-ce qu'il faut l'immobiliser quelque part ?" Même constat en France où les hôtesses et stewards sont dotés d'un Certificat de formation à la sécurité (CFS) qui prévoit des formations "relatives à la surveillance et à la protection des passagers à bord", mais rien de particulier face aux agressions sexuelles entre passagers. En attendant d'éventuelles nouvelles directives, la blogueuse Dana LaRue Park, qui a été elle-même agressée à bord d'un avion, conseille aux victimes de "faire la plus grosse scène possible quand l'agression survient, pour attirer l'attention et qu'il y ait des témoins".

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  • Pas intelligent, c'est le blog qui me revient, sur la politique, les média et la société en générale. C'est mon cri de révolte sur la société, et je l'avoue aussi, le lieu de mes expériences, voyages et activités, rencontres, qui me rendent stupide.
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